Voyage en Espagne du 14 au 25 avril 2008
VOYAGE ESTRAMADURE – ANDALOUSIE AVRIL 2008
Texte de Monique Séchaud
Photographies de Lionel Maumary, Armanda, Béatrice, Marjorie, Marlyse et Véronique.
Partant de Madrid, et nous dirigeant vers le sud, nous ferons halte dans trois régions
différentes : en Estramadure, la région de Monfragüe et les steppes de Belem ; ainsi que le delta du Guadalquivir en Andalousie.
Lundi 14 avril
1er arrêt à Oropesa, village dont les toits des bâtiments, clochers et autres sont habités de nombreuses cigognes. La cour de la citadelle est envahie d’hirondelles de rochers. Nous observons une colonie de faucons crécerellettes qui nichent dans des murailles.
Le voyage s’annonce vraiment très bien : contre tout espoir, nous observons déjà une rareté : un élanion blanc ! Pas entièrement blanc d’ailleurs, mais d’un gris très doux. Les jours suivants, nous en reverrons, de temps en temps, en vol ou faisant du sur place.
Mardi 15 avril
A travers la prairie mouillée nous rejoignons les bords du Tiétar. Ces premiers pas nous donnent un avant goût de la richesse ornithologique de la région: pies grièches (à tête rousse et méditerranéenne), bruants proyers, cigogne noires (et blanches bien sûr), aigles, vautours divers (dont des percnoptères) planant au loin.
Nous tombons en arrêt devant des buissons de cistes aux grandes fleurs blanches avec des points noirs et le cœur jaune éclatant Et, au loin, nous voyons à profusion une superbe lavande rouge, et des bruyères blanches.
Nous partons au Mirador de la Portilla del Tietar, devant la falaise aux vautours dénommée « saut du Gitan ». nous repérons certains nids avec des petits, de même qu’un jeune hibou grand duc, tout duveteux (nous observerons un des parents un autre jour) ; et des merles bleus.
Nous sommes survolés par un grand nombre de vautours fauves pour la plupart, et par quelques moines!
Pique-nique face à la falaise, en compagnie d’un renard maigrichon qui finira nos restes.
Dans la même falaise, une cigogne noire sur son nid, bec entrouvert : il fait chaud…
Et d’autres cigognes noires en vol.
L’après-midi, visite des ruines du Castillo de Monfragüe : vue impressionnante.
Ceux qui restent en bas observent de très près un vautour sur son nid.
Mercredi 16 avril
Nouvelle visite à la falaise aux vautours !
Puis très beau circuit : barrage d’Arrocampo ; le Tage, Almaraz, sommet de Miravete.
Pique-nique près d’un pont sous lequel se trouvent des quantités incroyables de nids d’hirondelles de fenêtre. C’est un ballet incessant.
Puis c’est la chasse aux fauvettes. Mais elles nous font la nique et restent cachées. Sur le coup de six heures, postés en ligne dans des broussailles, armés de patience, et télescopes braqués, nous finissons par en voir un certain nombre: pitchou, orphée, lunettes, tête noire, mélanocéphale qui se perchent de temps en temps sur des branches isolées.
Au loin, des vautours s’agitent, piquent vers le sol et remontent. Hypothèse : une charogne. Nous essayons de rejoindre l’endroit, mais sans succès.
De nombreux nids de cigognes servent de protection aux moineaux soulcies et espagnols.
Jeudi 17 avril
Dans le parc ornithologique de Arrocampo (près de Saucedilla), il nous a fallu braver vent, pluie et froid pour trouver la poule sultane d’un bleu royal. Nous en observons plusieurs avec des jeunes. Et nous pouvons voir la façon dont la femelle s’aide de ses longs ongles pour coincer les roseaux qu’elle débite pour ses petits.
Par ailleurs la récolte de la journée a été plutôt riche : coucou-geai, hérons pourprés et leurs nids, garde-bœufs, échasses, aigrettes, poules d’eau, spatules en vol, circaètes, crécerelles. crécerellettes, bruant fou, blongios nain en vol au ras du sol.
Le chant d’une bouscarle de Cetti a attiré notre attention; à force de patience et grâce au MP3 de Cristian, nous finissons par la voir !
Demain nous quittons le nord de l’Estremadure, et ses paysages : chênes-liège aux troncs splendides, grands troupeaux de moutons et de vaches, champs de lavande rouge, champs de grandes cistes blanches.
Vendredi 18 avril
Départ pour notre deuxième point de chute : Quintana de la Serena, dans une région de steppes. Durant le trajet, paysages variés. Entre autres, rizières, certaines en eau, d’autres en préparation. Et tous jeunes chênes pour remplacer les eucalyptus plantés sous Franco.
L’objectif numéro un : les outardes, dans les steppes de Belen. Et en effet nous voyons des canepetières. En route, deux oedicnèmes se laissent gentiment observer à faible distance, l’un est vraisemblablement sur le nid. De même de belles huppes. Au loin, grosse troupe de gardes-bœufs, dont l’un est perché sur le dos d’un mouton.
Une bonne halte à Trujillo pour admirer la place centrale. Pas de martinets pâles, mais des corneilles mantelées.
Plus loin, nous sommes accompagnés quelques centaines de mètres par un nuage de bengalis au ras du sol. Au loin, un énorme vol de chardonnerets.
Samedi 19 avril
« L’oiseau de la journée »? L’outarde barbue, évidemment !
Avant d’aller aux outardes, nous allons au jambon ! De Castuera nous repartons les bras chargés de pattas negras! Et nous continuons sous la pluie à l’assaut des outardes.
O merveille nous observons une barbue, magnifique, qui se détache à l’horizon sur un flanc de coteau herbeux.. Et elle reste là impassible, rejointe bientôt par d’autres. Et de temps en temps, ça « floconne » dur !
Au côté des ruines des mines de fer de Castuera, nous observons un beau rollier; des alouettes calandres et calandrelles en nombre. Et des canepetières, dont l’une de face, semble porter un collier pectoral égyptien, noir/blanc/noir !
Sous un ciel plus clément, nous partons à la recherche d’un oiseau rarissime (un seul couple dans la région), un traquet rieur, qui niche dans des enrochements près des ruines du château de Benquerencia de la Serena.
Nous grimpons vers les ruines, malgré un vent de tempête. L’oiseau rare, entrevu un instant, refuse de revenir. Mais au moins nous jouissons d’une vue splendide sur les steppes de la Serena. Finalement c’est Huguette qui nous met sur la voie; nous nous transportons à l’endroit où elle a vu le traquet, et nous pouvons l’observer parfaitement ainsi que la femelle. Deux toutes mignonnes petites bêtes !
Visite du musée du granit pour les participantes restées à Quintana de la Serena.
Dimanche 20
Nous retournons dans la steppe, chercher outardes et gangas.
Arrêt devant une ferme, nous voyons des cochons noirs, des moutons, et des chiens ; mais aussi des glaréoles à collier et un beau couple de traquets oreillards.
Pique-nique dans le bus en attendant que la pluie se calme.
Retour à la mine de fer pour voir des craves à bec rouge. Et plus loin pour trouver des gangas. Oui, il y en a beaucoup au loin, mais hélas elles ne nous attendent pas, et elles s’envolent en grandes troupes.
Quant aux grandes outardes, finalement nous en aurons vu -et très bien vu - un nombre impressionnant.
C’est aussi la journée des busards cendrés. L’un d’eux nous accompagne un grand moment à l’horizon, virevoltant superbe dans la lumière. Nous repérons la femelle posée dans les herbes, immobile.
Lundi 21 avril
Nous migrons vers le sud pour gagner la région de Doñana en Andalousie. La température monte, et le soleil s’installe.
Arrivée au village El Rocío, lieu de pèlerinage qui accueillera bientôt un million de croyants. Des centaines d’hirondelles de fenêtre trouvent dans les rues ensablées du village de quoi construire leur nid.
Pique-nique sur une terrasse dominant un marais : des ibis falcinelles en quantité, quelques rares ibis sacrés, des spatules, un aigle impérial (ce n’est de loin pas le premier), un rat (c’est le premier !) Dans les roseaux se cachent des rousserolles.
A la limite du parc national, d’extraordinaires champs de fleurs bleu lavande.
On s’arrête dans une mini-réserve marécageuse, petit coin de paradis et, cerise sur le gâteau, deux crabiers. On poursuit jusqu’à un observatoire : spatules, nettes rousses et tout près, une garzette qui vaque longuement à ses affaires, allant et venant sous notre nez sans se préoccuper de nous !
Nous lézardons sous des pins, écoutant le concert des rossignols et essayant en vain de repérer un hypolaïs polyglotte qui se cache soigneusement pour chanter
Courte balade parmi les hautes fougères de la forêt primaire du Palacio del Acebron. Nous apercevons différentes mésanges.
Mardi 22 avril
L’oiseau de la journée sera-t-il … le lynx ? Eh bien non !
Faute de lynx, nous observons quantité de hérons garde-bœufs, d’ibis, d’échasses et de flamants roses.
Quelques mignonnes petites chouettes d’Athéna perchées au bord de la route, pas le moins du monde dérangées par notre passage.
Nous admirons plusieurs « dortoirs » à Caño del Guadiamar : plusieurs arbres dans lesquels cohabite une grande quantité de garde-bœufs, d’ibis, d’aigrettes et de bihoreaux. Entre autres nous voyons 4-5 jeunes de bihoreaux, attendant la pitance.
Retour à l’hôtel avant 4 heures. Proposition de Lionel aller jusqu’à l’océan. Un bon nombre d‘entre nous accepte (l’appel du grand large…), au grand dam de Cristian qui, complètement crevé, espérait un peu de répit !
Eh oui, c’est bien l’océan, goélands leucophées et bruns, sternes, labbes, et bateaux !
Nous passons voir des pies bleues. Elles sont quasiment apprivoisées, mais c’est quand-même un régal !
Mercredi 23
La journée se passe dans la région de Huelva : salines, marismas del Odiel.
Trajet parmi les pins et les dunes. Arrivés près de la ville, nous nous arrêtons un moment au bord du fleuve ; ça chante dans les roseaux ; mais hélas des odeurs de pétrole nous chassent assez vite. Deuxième arrêt tranquille au bord d’une vasière; des flamants en quantité, des tadornes de Belon, des groupes de grands gravelots et de bécasseaux variables, des pluviers argentés.
Et voilà « l’oiseau de la journée » : la foulque caronculée qui nous attend à l’abri d’une barrière de roseaux et se laisse admirer d’assez près. Lionel semble très très heureux !
Autre cadeau : un balbuzard est perché au loin au sommet d’un poteau, se détachant sur un fond de barres de villas. Et ne bouge pas !
Puis c’est la danse des crabes ! Sur plusieurs centaines de mètres, ils sont des milliers.
Nous « attaquons » la digue, qui est étayée de très gros blocs de béton du côté du grand large. Et là, c’est un festival de goélands et de sternes.
Des sternes naines en quantité, nous observons vu un couple pêcher, plongeant verticalement comme des flèches ; l’une apportant le produit de sa pêche comme cadeau à l’autre. Ils ont la bonne idée de se poster juste à côté de sternes pierregarin et caugek, histoire que nous ayons le temps d’observer les différences.
Puis viennent les goélands d’Audouin (ça, c’est pour Cristian, puisque c’est le nom de son entreprise).
Nous nous arrêtons près de deux très belles glaréoles à collier qui semblent accoutumées à la présence humaine : elles voisinent avec des pêcheurs. Plus loin, Lionel fait une brusque marche arrière : il a cru voir un agrobate roux. Non, c’est un rossignol, qui vient probablement tout droit du Maroc et qui s’est arrêté épuisé sur la première terre rencontrée.
Au retour, Lionel nous signale un gravelot à collier interrompu se baladant près de son nid ; nous avons même pu compter les œufs.
Jeudi 24 avril
But de la journée : région au sud-est du Guadalquivir. Hélas il faut faire un grand détour par Séville et ses embouteillages… Mais nous serons payés de retour : c’est le grand jour des espèces rares.
Nous arrivons aux salines de Bonanza et roulons sur les digues relativement étroites qui délimitent les bassins. Plein de belles observations. Avocettes, spatules, flamants roses, bécasseaux cocorlis, goélands leucophées. Deux goélands railleurs nagent tranquillement, plongeant leur bec rouge dans l’eau à la recherche d’artémises .
Plus loin, des érismatures à tête blanche nagent autour d’une petite île, le mâle paradant.
Et enfin, sur une autre île, deux sarcelles marbrées flemmes, pour notre plus grand bonheur. Nous cherchons maintenant les martinets des maisons. Nous en voyons voler un petit nombre autour de leurs nids ; en fait, il s’agit de nids d’hirondelles qu’ils ont squattés et tapissés de plumes douillettes. Après une longue attente Lionel a pu en photographier un qui a fini par mettre le nez à la fenêtre !
Retour, et après souper les infatigables vont chercher des engoulevents. Et ils en ont trouvé !
Vendredi 25 avril
Le matin nous nous « offrons » encore des pies bleues à El Acebuche. Cette fois-ci elles tardent à venir, et boudent le pain que nous leur jetons. Du coup, Cristian va chercher du plus substantiel dans le bus, et elles se laissent tenter.
Vers l’aire de pique-nique, deux chevaux avancent lentement dans l’eau.
Sur la route de l’aéroport, coup de malchance, un pneu crevé… Mais nos deux guides se révèlent des pros du changement de pneu !
Et grâce à eux, nous ne raterons pas l’avion.
Certaines d’entre nous seraient bien restées avec le second groupe pour un second tour !
Texte de Monique Séchaud
Photographies de Lionel Maumary, Armanda, Béatrice, Marjorie, Marlyse et Véronique.
Partant de Madrid, et nous dirigeant vers le sud, nous ferons halte dans trois régions
différentes : en Estramadure, la région de Monfragüe et les steppes de Belem ; ainsi que le delta du Guadalquivir en Andalousie.
Lundi 14 avril
1er arrêt à Oropesa, village dont les toits des bâtiments, clochers et autres sont habités de nombreuses cigognes. La cour de la citadelle est envahie d’hirondelles de rochers. Nous observons une colonie de faucons crécerellettes qui nichent dans des murailles.
Le voyage s’annonce vraiment très bien : contre tout espoir, nous observons déjà une rareté : un élanion blanc ! Pas entièrement blanc d’ailleurs, mais d’un gris très doux. Les jours suivants, nous en reverrons, de temps en temps, en vol ou faisant du sur place.
Mardi 15 avril
A travers la prairie mouillée nous rejoignons les bords du Tiétar. Ces premiers pas nous donnent un avant goût de la richesse ornithologique de la région: pies grièches (à tête rousse et méditerranéenne), bruants proyers, cigogne noires (et blanches bien sûr), aigles, vautours divers (dont des percnoptères) planant au loin.
Nous tombons en arrêt devant des buissons de cistes aux grandes fleurs blanches avec des points noirs et le cœur jaune éclatant Et, au loin, nous voyons à profusion une superbe lavande rouge, et des bruyères blanches.
Nous partons au Mirador de la Portilla del Tietar, devant la falaise aux vautours dénommée « saut du Gitan ». nous repérons certains nids avec des petits, de même qu’un jeune hibou grand duc, tout duveteux (nous observerons un des parents un autre jour) ; et des merles bleus.
Nous sommes survolés par un grand nombre de vautours fauves pour la plupart, et par quelques moines!
Pique-nique face à la falaise, en compagnie d’un renard maigrichon qui finira nos restes.
Dans la même falaise, une cigogne noire sur son nid, bec entrouvert : il fait chaud…
Et d’autres cigognes noires en vol.
L’après-midi, visite des ruines du Castillo de Monfragüe : vue impressionnante.
Ceux qui restent en bas observent de très près un vautour sur son nid.
Mercredi 16 avril
Nouvelle visite à la falaise aux vautours !
Puis très beau circuit : barrage d’Arrocampo ; le Tage, Almaraz, sommet de Miravete.
Pique-nique près d’un pont sous lequel se trouvent des quantités incroyables de nids d’hirondelles de fenêtre. C’est un ballet incessant.
Puis c’est la chasse aux fauvettes. Mais elles nous font la nique et restent cachées. Sur le coup de six heures, postés en ligne dans des broussailles, armés de patience, et télescopes braqués, nous finissons par en voir un certain nombre: pitchou, orphée, lunettes, tête noire, mélanocéphale qui se perchent de temps en temps sur des branches isolées.
Au loin, des vautours s’agitent, piquent vers le sol et remontent. Hypothèse : une charogne. Nous essayons de rejoindre l’endroit, mais sans succès.
De nombreux nids de cigognes servent de protection aux moineaux soulcies et espagnols.
Jeudi 17 avril
Dans le parc ornithologique de Arrocampo (près de Saucedilla), il nous a fallu braver vent, pluie et froid pour trouver la poule sultane d’un bleu royal. Nous en observons plusieurs avec des jeunes. Et nous pouvons voir la façon dont la femelle s’aide de ses longs ongles pour coincer les roseaux qu’elle débite pour ses petits.
Par ailleurs la récolte de la journée a été plutôt riche : coucou-geai, hérons pourprés et leurs nids, garde-bœufs, échasses, aigrettes, poules d’eau, spatules en vol, circaètes, crécerelles. crécerellettes, bruant fou, blongios nain en vol au ras du sol.
Le chant d’une bouscarle de Cetti a attiré notre attention; à force de patience et grâce au MP3 de Cristian, nous finissons par la voir !
Demain nous quittons le nord de l’Estremadure, et ses paysages : chênes-liège aux troncs splendides, grands troupeaux de moutons et de vaches, champs de lavande rouge, champs de grandes cistes blanches.
Vendredi 18 avril
Départ pour notre deuxième point de chute : Quintana de la Serena, dans une région de steppes. Durant le trajet, paysages variés. Entre autres, rizières, certaines en eau, d’autres en préparation. Et tous jeunes chênes pour remplacer les eucalyptus plantés sous Franco.
L’objectif numéro un : les outardes, dans les steppes de Belen. Et en effet nous voyons des canepetières. En route, deux oedicnèmes se laissent gentiment observer à faible distance, l’un est vraisemblablement sur le nid. De même de belles huppes. Au loin, grosse troupe de gardes-bœufs, dont l’un est perché sur le dos d’un mouton.
Une bonne halte à Trujillo pour admirer la place centrale. Pas de martinets pâles, mais des corneilles mantelées.
Plus loin, nous sommes accompagnés quelques centaines de mètres par un nuage de bengalis au ras du sol. Au loin, un énorme vol de chardonnerets.
Samedi 19 avril
« L’oiseau de la journée »? L’outarde barbue, évidemment !
Avant d’aller aux outardes, nous allons au jambon ! De Castuera nous repartons les bras chargés de pattas negras! Et nous continuons sous la pluie à l’assaut des outardes.
O merveille nous observons une barbue, magnifique, qui se détache à l’horizon sur un flanc de coteau herbeux.. Et elle reste là impassible, rejointe bientôt par d’autres. Et de temps en temps, ça « floconne » dur !
Au côté des ruines des mines de fer de Castuera, nous observons un beau rollier; des alouettes calandres et calandrelles en nombre. Et des canepetières, dont l’une de face, semble porter un collier pectoral égyptien, noir/blanc/noir !
Sous un ciel plus clément, nous partons à la recherche d’un oiseau rarissime (un seul couple dans la région), un traquet rieur, qui niche dans des enrochements près des ruines du château de Benquerencia de la Serena.
Nous grimpons vers les ruines, malgré un vent de tempête. L’oiseau rare, entrevu un instant, refuse de revenir. Mais au moins nous jouissons d’une vue splendide sur les steppes de la Serena. Finalement c’est Huguette qui nous met sur la voie; nous nous transportons à l’endroit où elle a vu le traquet, et nous pouvons l’observer parfaitement ainsi que la femelle. Deux toutes mignonnes petites bêtes !
Visite du musée du granit pour les participantes restées à Quintana de la Serena.
Dimanche 20
Nous retournons dans la steppe, chercher outardes et gangas.
Arrêt devant une ferme, nous voyons des cochons noirs, des moutons, et des chiens ; mais aussi des glaréoles à collier et un beau couple de traquets oreillards.
Pique-nique dans le bus en attendant que la pluie se calme.
Retour à la mine de fer pour voir des craves à bec rouge. Et plus loin pour trouver des gangas. Oui, il y en a beaucoup au loin, mais hélas elles ne nous attendent pas, et elles s’envolent en grandes troupes.
Quant aux grandes outardes, finalement nous en aurons vu -et très bien vu - un nombre impressionnant.
C’est aussi la journée des busards cendrés. L’un d’eux nous accompagne un grand moment à l’horizon, virevoltant superbe dans la lumière. Nous repérons la femelle posée dans les herbes, immobile.
Lundi 21 avril
Nous migrons vers le sud pour gagner la région de Doñana en Andalousie. La température monte, et le soleil s’installe.
Arrivée au village El Rocío, lieu de pèlerinage qui accueillera bientôt un million de croyants. Des centaines d’hirondelles de fenêtre trouvent dans les rues ensablées du village de quoi construire leur nid.
Pique-nique sur une terrasse dominant un marais : des ibis falcinelles en quantité, quelques rares ibis sacrés, des spatules, un aigle impérial (ce n’est de loin pas le premier), un rat (c’est le premier !) Dans les roseaux se cachent des rousserolles.
A la limite du parc national, d’extraordinaires champs de fleurs bleu lavande.
On s’arrête dans une mini-réserve marécageuse, petit coin de paradis et, cerise sur le gâteau, deux crabiers. On poursuit jusqu’à un observatoire : spatules, nettes rousses et tout près, une garzette qui vaque longuement à ses affaires, allant et venant sous notre nez sans se préoccuper de nous !
Nous lézardons sous des pins, écoutant le concert des rossignols et essayant en vain de repérer un hypolaïs polyglotte qui se cache soigneusement pour chanter
Courte balade parmi les hautes fougères de la forêt primaire du Palacio del Acebron. Nous apercevons différentes mésanges.
Mardi 22 avril
L’oiseau de la journée sera-t-il … le lynx ? Eh bien non !
Faute de lynx, nous observons quantité de hérons garde-bœufs, d’ibis, d’échasses et de flamants roses.
Quelques mignonnes petites chouettes d’Athéna perchées au bord de la route, pas le moins du monde dérangées par notre passage.
Nous admirons plusieurs « dortoirs » à Caño del Guadiamar : plusieurs arbres dans lesquels cohabite une grande quantité de garde-bœufs, d’ibis, d’aigrettes et de bihoreaux. Entre autres nous voyons 4-5 jeunes de bihoreaux, attendant la pitance.
Retour à l’hôtel avant 4 heures. Proposition de Lionel aller jusqu’à l’océan. Un bon nombre d‘entre nous accepte (l’appel du grand large…), au grand dam de Cristian qui, complètement crevé, espérait un peu de répit !
Eh oui, c’est bien l’océan, goélands leucophées et bruns, sternes, labbes, et bateaux !
Nous passons voir des pies bleues. Elles sont quasiment apprivoisées, mais c’est quand-même un régal !
Mercredi 23
La journée se passe dans la région de Huelva : salines, marismas del Odiel.
Trajet parmi les pins et les dunes. Arrivés près de la ville, nous nous arrêtons un moment au bord du fleuve ; ça chante dans les roseaux ; mais hélas des odeurs de pétrole nous chassent assez vite. Deuxième arrêt tranquille au bord d’une vasière; des flamants en quantité, des tadornes de Belon, des groupes de grands gravelots et de bécasseaux variables, des pluviers argentés.
Et voilà « l’oiseau de la journée » : la foulque caronculée qui nous attend à l’abri d’une barrière de roseaux et se laisse admirer d’assez près. Lionel semble très très heureux !
Autre cadeau : un balbuzard est perché au loin au sommet d’un poteau, se détachant sur un fond de barres de villas. Et ne bouge pas !
Puis c’est la danse des crabes ! Sur plusieurs centaines de mètres, ils sont des milliers.
Nous « attaquons » la digue, qui est étayée de très gros blocs de béton du côté du grand large. Et là, c’est un festival de goélands et de sternes.
Des sternes naines en quantité, nous observons vu un couple pêcher, plongeant verticalement comme des flèches ; l’une apportant le produit de sa pêche comme cadeau à l’autre. Ils ont la bonne idée de se poster juste à côté de sternes pierregarin et caugek, histoire que nous ayons le temps d’observer les différences.
Puis viennent les goélands d’Audouin (ça, c’est pour Cristian, puisque c’est le nom de son entreprise).
Nous nous arrêtons près de deux très belles glaréoles à collier qui semblent accoutumées à la présence humaine : elles voisinent avec des pêcheurs. Plus loin, Lionel fait une brusque marche arrière : il a cru voir un agrobate roux. Non, c’est un rossignol, qui vient probablement tout droit du Maroc et qui s’est arrêté épuisé sur la première terre rencontrée.
Au retour, Lionel nous signale un gravelot à collier interrompu se baladant près de son nid ; nous avons même pu compter les œufs.
Jeudi 24 avril
But de la journée : région au sud-est du Guadalquivir. Hélas il faut faire un grand détour par Séville et ses embouteillages… Mais nous serons payés de retour : c’est le grand jour des espèces rares.
Nous arrivons aux salines de Bonanza et roulons sur les digues relativement étroites qui délimitent les bassins. Plein de belles observations. Avocettes, spatules, flamants roses, bécasseaux cocorlis, goélands leucophées. Deux goélands railleurs nagent tranquillement, plongeant leur bec rouge dans l’eau à la recherche d’artémises .
Plus loin, des érismatures à tête blanche nagent autour d’une petite île, le mâle paradant.
Et enfin, sur une autre île, deux sarcelles marbrées flemmes, pour notre plus grand bonheur. Nous cherchons maintenant les martinets des maisons. Nous en voyons voler un petit nombre autour de leurs nids ; en fait, il s’agit de nids d’hirondelles qu’ils ont squattés et tapissés de plumes douillettes. Après une longue attente Lionel a pu en photographier un qui a fini par mettre le nez à la fenêtre !
Retour, et après souper les infatigables vont chercher des engoulevents. Et ils en ont trouvé !
Vendredi 25 avril
Le matin nous nous « offrons » encore des pies bleues à El Acebuche. Cette fois-ci elles tardent à venir, et boudent le pain que nous leur jetons. Du coup, Cristian va chercher du plus substantiel dans le bus, et elles se laissent tenter.
Vers l’aire de pique-nique, deux chevaux avancent lentement dans l’eau.
Sur la route de l’aéroport, coup de malchance, un pneu crevé… Mais nos deux guides se révèlent des pros du changement de pneu !
Et grâce à eux, nous ne raterons pas l’avion.
Certaines d’entre nous seraient bien restées avec le second groupe pour un second tour !